Les croyances limitantes
Dans les thérapies comportementales et cognitives, nous travaillons autour des liens existant entre les émotions, les pensées et les comportements. Ce travail autour des liens se fait par la prise de conscience des pensées pour comprendre ce qui amène certains comportements et émotions.
On peut se demander d’où viennent ces pensées et ces émotions associées, pourquoi elles apparaissent spontanément dans l’esprit, pourquoi elles sont si différentes d’une personne à l’autre dans une même situation et pourquoi certaines d’entre elles réapparaissent malgré tous les efforts pour nous en débarrasser
Pour Aaron Beck, grand chercheur en psychologie, les pensées, qui émergent dans les esprits, sont issues de croyances plus ou moins utiles et/ou plus ou moins nuisibles.
Avant d’aller plus loin, vous pouvez vous demander si, vous aussi, vous avez des pensées qui favorisent ou vous empêchent d’agir, de voir une personne, de réaliser votre rêve ou si, tout simplement, vous repoussez une action depuis longtemps.
Si nous nous observons au quotidien, nous constatons que nous avons tous une façon personnelle d’évaluer notre vécu et d’y réagir. Certains sont pessimistes, méfiants ou craintifs, d’autres optimistes, confiants et intrépides.
Ces diverses façons d’aborder la vie résultent d’un ensemble de croyances plus ou moins conscientes et relativement stables qui forment une grille d’évaluation que nous utilisons pour percevoir et analyser la réalité. Cette grille est à l’origine de nos choix, de nos objectifs et du sens que nous donnons à notre vie.
croyances limitantes
Qu’est-ce qu’une croyance ?
De manière générale, la croyance est le fait pour une personne d’évaluer une chose comme étant vraie et d’être persuadé de la réalité de cette chose. C’est en quelque sorte une opinion en laquelle on croit plus ou moins fermement selon l’intensité de la croyance.
Il existe des croyances :
- Sur soi : chaque individu se perçoit et s’évalue constamment : Il peut donc penser par exemple que sa valeur dépend de sa réussite et que s’il ne réussit pas, il est nul-le.
- Sur les autres : par exemple ceux qui travaillent beaucoup méritent d’être récompensés.
- Sur le monde en général : par exemple une personne aimée de tous est une personne heureuse.
En consultation, dans mon cercle amical, familial ou professionnel, j’entends souvent « Je ne suis pas doué-e pour ça ou « Je ne suis pas assez créatif pour réussir » « Je suis trop vieux pour apprendre quoi que ce soit. » « Je suis trop timide pour rencontrer quelqu’un. » « Je dois réussir sinon je vais me retrouver seul-e». « Je vais perdre la garde de mes enfants si je ne suis pas une maman parfaite.»
Toutes ces petites phrases que l’on se raconte au quotidien sont évidemment fausses et ne représentent absolument pas la réalité. Elles ne sont que la perception de soi, des autres et du monde par rapport à ce que l’on croit que soi, les autres et le monde devraient faire ou être.
Ces petites phrases sont des croyances limitantes.
Qu’est-ce qu’une croyance limitante ?
Les croyances limitantes sont des croyances générales que nous avons à notre sujet, au sujet des autres et du monde, qui nous freinent, nous entravent. Elles sont créatrices d’une certaine réalité vraie pour la personne qui y croît dur comme fer.
Elles se forment avec l’expérience et avec ce que l’entourage (un professeur, un parent, des amis des parents…) a pu exprimer sur la personne.
Quelles conséquences ?
Ces croyances limitantes sont nuisibles car elles empêchent le passage à l’action, parasitent les relations et bloquent la personne dans une prise de décision. Elles limitent les actes, les comportements et empêchent chaque individu de sortir de sa zone de confort, d’atteindre ses objectifs et ses rêves.
Des croyances aidantes ?
Il existe aussi de bonnes croyances, des croyances positives, soutenantes, qui vont inviter au dépassement, à croire qu’il est possible d’atteindre quelque chose de difficile.
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Une différence fondamentale
Il existe une différence importante entre l’événement que la personne vit et l’histoire qu’elle se raconte.
Avez-vous déjà noté que des personnes ayant vécu un même événement, le racontent de manière différente et n’en ont pas le même souvenir ? Vous pouvez faire l’expérience avec des amis, votre famille en leur demandant de raconter la dernière sortie ou les dernières vacances…
Les croyances sont donc basées sur des faits que la personne a interprétés selon l’histoire qu’elle s’est racontée. Cette histoire est devenue pour elle une vérité vraie à laquelle elle adhère totalement et sans grande conscience, qui attire toute son attention et à laquelle elle obéit automatiquement.
Assouplir ses croyances limitantes
En thérapie comportementale et cognitive, nous cherchons à assouplir les croyances limitantes.
Dans un premier temps, nous cherchons à les identifier à travers les activités de la personne sur des moments de la semaine. Puis pour chaque croyance limitante, nous cherchons une croyance aidante.
Par exemple : A la place de «je dois tout faire parfaitement», vous pouvez vous dire « j’essaie de faire de mon mieux »
En cherchant une croyance aidante, la personne s’offre la possibilité de voir les choses un peu différemment et s’ouvre à d’autres possibles et au choix.
Ensuite, nous invitons la personne à tenter l’aventure en utilisant cette croyance aidante à la place de sa croyance limitante. Nous nous interrogeons ensuite sur les modifications éventuelles que cela a pu entraîner.
Je vous invite à me partager (de façon anonyme ou non), dans les commentaires de cet article, vos expériences. Elles pourraient aider d’autres personnes à se lancer.
Chaleureusement
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PS : Ce que je vous partage dans ces articles, ce sont des ressources que je donne en séances et/ou en devoirs à la maison. Mon objectif est de vous les partager pour vous familiariser avec les principes des TCC et vous permettre de comprendre leur fonctionnement. Bien que ces ressources puissent suffire à améliorer votre bien-être, certaines personnes peuvent avoir besoin d’un accompagnement plus personnalisé et de soutien pour les mettre en pratique. Si vous êtes dans cette situation, je vous encourage vivement à consulter.
Ne restez pas seul-e avec vos difficultés. Et si vous avez des difficultés pour choisir le ou la bon-ne psychologue, dans cet article vous trouverez des pistes de réflexions.
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