Vous arrive-t-il de réfléchir sans cesse à un sujet, d’imaginer tous les scénarios possibles, d’anticiper les risques et de chercher la meilleure solution ?
Se faire du souci est une réaction naturelle : il nous aide à prévoir, à nous adapter et à assurer notre sécurité. Cependant, lorsque ces pensées deviennent répétitives, envahissantes et difficiles à contrôler, il ne s’agit plus d’un simple souci, mais d’un souci anxieux.
Qu’est-ce que le souci ?
Le souci est un processus cognitif lié à des événements futurs ou à leurs conséquences incertaines. Il s’exprime souvent par des pensées de type « Et si… » et s’accompagne d’un sentiment d’anxiété.
Ce mécanisme peut être utile lorsqu’il aide à anticiper et à agir, mais il devient problématique lorsqu’il enferme la personne dans un cycle de ruminations et d’inquiétudes.
Le souci normal et le souci anxieux : quelles différences
Le souci normal permet de continuer à fixer son attention naturellement, sans trop d’efforts, sur autre chose et notamment sur ce qui se passe au présent. La personne soucieuse a plutôt confiance dans sa réflexion, même si celle-ci est laborieuse. Elle n’a pas le sentiment de toujours recommencer à zéro. Ce temps de réflexion prépare à l’adaptation en fonction du contexte et des moyens dont dispose la personne. L’action qui découle de cette réflexion est organisée et efficace.
Dans le souci normal, finalement, les expériences sont constructives et la confiance en soi demeure ou augmente.
Dans le souci anxieux, chacune de ces étapes peut être perturbée de façon importante. L’anxiété et la difficulté à s’adapter rendent l’expérience pénible et diminuent la confiance en soi pour une prochaine expérience.
La personne ressent une inquiétude permanente, durable, incontrôlable. Ces soucis envahissent son esprit et elle n’arrive pas à les chasser ou à raisonner. Ils peuvent paraître démesurés par rapport à la situation.
Deux types de souci :
Les soucis de type 1 : le problème est actuel et la personne se préoccupe de ses conséquences futures.
Exemple : je me suis disputé avec ma femme. Et si on divorce…?
Les soucis de type 2 : le problème n’existe pas encore.
Exemple : si mon enfant rate son bac …alors ….
Les croyances autour du souci anxieux
Nous avons tous des croyances sur le fait de se faire du souci.
Elles peuvent être positives : Il est nécessaire de se faire du souci pour :
- faire face à l’incertitude,
- contrôler le futur,
- prévenir les problèmes
- éviter d’être blâmé-e ou déçu-e
- trouver de meilleurs moyens de faire face aux difficultés
- motiver l’action
- présenter un aspect de sa personnalité.
Elles peuvent être négatives : les soucis peuvent-être incontrôlables et malsains. La personne a la sensation de devenir folle à force de se faire du souci.
Ces méta-croyances entretiennent le cercle du souci anxieux : plus on se fait du souci, plus on se persuade que s’inquiéter est nécessaire… ou dangereux.
Les conséquences du souci anxieux
La personne qui se fait du souci anxieux montre une attitude négative face aux problèmes de la vie et a tendance à exagérer la situation. Lorsqu’elle met en place la résolution de problème, elle n’envisage que les aspects négatifs et oublie les aspects positifs d’une difficulté.
La personne soucieuse s’engage plus difficilement dans un processus de résolution de problème. Elle aura tendance à éviter, fuir les situations pouvant lui déclencher de l’anxiété et à chasser les pensées soucieuses par des pensées ou images positives. Ces stratégies à court terme apportent du soulagement émotionnel mais à long terme, elles renforcent les inquiétudes.
Dans cet article, vous trouverez des pistes pour mieux réguler votre anxiété.
Comment réguler le souci anxieux ?
1. Observer ses pensées et comportements
Pour commencer, vous pouvez observer les conséquences du souci anxieux sur vous. Ici, vous pouvez télécharger une fiche pour vous aider à faire ce relevé.
Puis vous pouvez observer de façon méthodique et répétée les comportements que vous adoptez lorsque vous vous faites du souci. Êtes-vous plutôt à chercher des informations, des solutions, à éviter les pensées anxieuses, à prendre des précautions, à vérifier, à procrastiner…? Ces comportements sont-ils efficaces pour vous ? Sont-ils aussi efficaces à court terme qu’à long terme ?
2. Résoudre ses problèmes
Pour se faire moins de souci, il faut également résoudre ses problèmes. Prenez conscience de vos inquiétudes en établissant une liste puis en les qualifiant. Est-ce un souci de type 1 ou de type 2 ? Pour les soucis de type 1, il est possible d’utiliser la technique de la résolution de problèmes. Quant aux soucis de type 2, ils peuvent être mis de côté.
3. Travailler ses croyances
Vous pouvez également dresser une liste des croyances positives et négatives que vous avez sur l’utilité de vous faire du souci. Ensuite, cherchez toutes les preuves possibles de la véracité de cette croyance et les contre-preuves de la fausseté de cette croyance.
Dans cet article, vous trouverez des pistes pour travailler sur vos croyances limitantes.
4. Affronter ses peurs
Éviter de vous confronter à vos soucis n’est pas le meilleur conseil que l’on puisse vous donner. Pour se faire moins de souci, il faut affronter ses peurs. Décrivez précisément la situation en précisant l’enchaînement des pensées. Il faut que vous écriviez le texte pour le relire à haute voix ou que vous l’enregistriez. Ensuite, relisez à voix haute le texte ou réécoutez l’enregistrement à différents moments, jusqu’à ce que l’anxiété associée aux détails pénibles diminue.
En résumé
Le souci anxieux est une stratégie mentale d’anticipation devenue incontrôlable.
Apprendre à le repérer, à le comprendre et à le réguler permet de retrouver une pensée plus souple et une vie plus apaisée.
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