activité physique
Dans le cadre des psychothérapies que je propose (TCC, EMDR, ICV), l’activité physique peut être envisagée comme un élément de soutien au travail thérapeutique. Elle ne constitue pas une modalité centrale, ni une prescription systématique, mais elle peut contribuer à la régulation émotionnelle, à la stabilisation psychique et au renforcement du processus thérapeutique engagé.
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Corps et esprit : une relation étroite
Les avancées en neurosciences ont largement contribué à estomper la distinction traditionnelle entre le corps et l’esprit. Les processus émotionnels et cognitifs sont profondément enracinés dans des mécanismes biologiques, et inversement, les mouvements du corps peuvent influencer durablement nos états mentaux.
Dès lors, intégrer le corps — via le mouvement — dans une démarche thérapeutique permet de mobiliser des ressources supplémentaires, notamment dans les situations de stress chronique, d’épuisement psychique ou de troubles anxieux et dépressifs.
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Mécanismes neurobiologiques en jeu
- Un effet direct sur les « messagers chimiques » du cerveau : En bougeant régulièrement (par exemple en marchant d’un bon pas ou en faisant du vélo), le corps libère davantage de substances comme la sérotonine et la dopamine. Ces « messagers » jouent un rôle essentiel dans la régulation de l’humeur, du sommeil et de la motivation. C’est pourquoi l’activité physique peut aider à réduire les sensations de tristesse, de fatigue ou d’anxiété.
- Une sensation naturelle de bien-être : Pendant et après l’exercice, le corps libère aussi des substances appelées endorphines (surnommées parfois « hormones du bonheur ») et endocannabinoïdes. Elles ont un effet apaisant, peuvent diminuer la douleur, et procurer un état de détente ou de plaisir — un peu comme une respiration mentale.
- Un soutien au fonctionnement du cerveau à long terme : L’activité physique stimule la production d’un facteur appelé BDNF (Brain-Derived Neurotrophic Factor). Ce facteur aide les cellules du cerveau à mieux communiquer entre elles, à se renouveler et à s’adapter. Cela peut renforcer la résilience du cerveau, surtout après des périodes de stress ou de mal-être prolongé.
- Une meilleure réponse au stress : Quand on est soumis à un stress chronique, le corps produit beaucoup de cortisol (l’hormone du stress). À la longue, cela peut déséquilibrer le système nerveux. L’activité physique aide à rééquilibrer cette réponse au stress, en apprenant au corps à se calmer plus rapidement après une tension.
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Conséquences psychologiques et cliniques
Au-delà des mécanismes neurobiologiques, l’activité physique intervient sur plusieurs dimensions psychologiques :
- Réduction des symptômes anxieux et dépressifs : De nombreuses études soutiennent l’efficacité de l’exercice physique modéré dans la réduction des symptômes légers à modérés de dépression et d’anxiété (Lawlor & Hopker, 2001).
- Amélioration de la qualité du sommeil : L’activité physique régulière peut favoriser un meilleur endormissement, augmenter la durée du sommeil profond et améliorer l’efficacité globale du sommeil, souvent perturbé dans les troubles psychologiques (Youngstedt et al., 1997).
- Renforcement de l’estime de soi et du sentiment d’efficacité personnelle : L’atteinte d’objectifs liés à l’activité physique, même modestes, peut renforcer le sentiment de maîtrise et de compétence, contribuant à une meilleure image de soi (Fox, 1999).
- Facilitation de la gestion du stress et des émotions : L’exercice offre un exutoire physique pour les tensions et les émotions difficiles. Les activités rythmiques et répétitives peuvent induire un état de flux, favorisant une diminution de la rumination mentale.
- Potentiel d’intégration dans des interventions basées sur le corps : L’activité physique peut être intégrée dans des approches thérapeutiques somatiques, telles que la thérapie par le mouvement, la relaxation musculaire progressive ou les techniques de pleine conscience corporelle, renforçant ainsi leur impact.
Intégrer l’activité physique dans une démarche psychothérapeutique
Dans le cadre d’un suivi thérapeutique, l’introduction d’une activité physique peut être envisagée comme un levier complémentaire et en lien avec les objectifs du travail engagé. Il s’agit d’un outil potentiel que nous adapterons à votre situation personnelle et à votre rythme.
Le terme « activité physique » recouvre ici un large spectre : il peut s’agir d’un temps de marche, d’un mouvement corporel choisi, d’un geste simple répété dans la journée. L’objectif n’est pas la performance, mais le réengagement progressif du corps comme espace de régulation, de repérage ou de soutien.
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Quelques repères pour accompagner cette réflexion
- Progressivité : Il ne s’agit pas de viser la performance. Je cherche plutôt à vous proposer une mise en mouvement comme marcher quelques minutes, vous lever et vous étirer régulièrement ou mobiliser consciemment certaines zones de votre corps. La répétition de ces gestes dans le temps procure un bien-être souvent plus significatif que l’intensité des gestes.
- Régularité : Les bénéfices neurobiologiques et psychologiques sont souvent liés à la constance plus qu’à l’intensité de l’effort. Une activité modérée, répétée plusieurs fois par semaine, est plus efficace qu’une pratique ponctuelle intense.
- Choix individualisé : Il n’existe pas d’activité « idéale ». Ce qui importe, c’est que le geste soit accessible, soutenant, et compatible avec votre état du moment. Cela peut aller d’une pratique encadrée (yoga doux, vélo, natation…) à des gestes spontanés ou des activités du quotidien (marche, jardinage, déplacements à pied, tâches ménagères).
- Explorer le sens de l’action : En séance, il peut être pertinent de réfléchir à ce que représente pour vous l’idée de bouger : est-ce associé à du plaisir, à de la contrainte, à un rapport au corps complexe ? Cette mise en sens permet de clarifier les freins ou les attentes et d’ajuster l’approche. Si le mouvement réveille des sensations ou des souvenirs difficiles, cela peut également être intégré au travail thérapeutique.
- Soutenir le processus thérapeutique : Dans certains cas, notamment en EMDR ou en ICV, l’activité physique peut renforcer l’ancrage corporel, soutenir la régulation autonome ou aider à stabiliser certains états internes entre les séances. Elle peut aussi favoriser un sentiment de reprise d’initiative dans un contexte psychique parfois marqué par le retrait ou l’épuisement.
Conclusion
L’activité physique, lorsqu’elle est introduite de manière personnalisée et réfléchie, peut enrichir le processus thérapeutique. Elle constitue une ressource complémentaire qui peut accompagner la reprise d’un mouvement psychique, émotionnel et corporel.
PS : Ce que je vous partage dans ces articles de blog sont des ressources que je donne en séances et/ou en devoirs à la maison. Mon objectif est de vous les partager pour vous familiariser avec les principes des TCC et vous permettre de comprendre leur fonctionnement. Bien que ces ressources puissent suffire à améliorer votre bien-être, certaines personnes peuvent avoir besoin d’un accompagnement plus personnalisé et de soutien pour les mettre en pratique. Si vous êtes dans cette situation, je vous encourage vivement à consulter.